Atelier brouckerquois I
Aucune recette vraiment.
Présence commune.
J’amène ma pratique.
Pratique pour moi.
Juste se rencontrer, parler, et agir.
Composer un geste,
artistique, ensemble.
Voila, en images,
quelques traces,
de la chanson.
De gestes.
Des fois des choses se passent.
Plus que d’autres, fois.
Les laisser agir, s’emparer du dispositif,
et moi devenir photographe
de l’autonomie créatrice en action.
Des fois pointer. Cadrer, une image.
Avouer que, dans ces instants, je me sens proche d’un photographe de guerre cherchant à capter le fugace.
Fugace se tenant souvent plus dans le chaos que dans la pose.
Je pense souvent à Gilles Caron, disparu au Cambodge.
La pose, on y échappe pas. Avec les prénoms.
Et les copains, copines sur la photo.
Tout le monde s’aide pour inscrire son prénom.
Les lettres de l’un servent pour l’autre.
Et ça tourne!
Moteur.
Des fois j’en garde une.
Là, Adam.
Redondant.
Dans son dos, inscrit aussi.
( vous ai-je dit qu’un pan de ce projet est sous le signe de la pomme, de l’arbre de la connaissance, Eve et cie ? )
Ce jour-là, le soleil s’invite. Très vite, le jeu des ombres se met en place.
Regardez justement, là, après « OMBRE », ce petit moment de chaos…
Et justement celui qui le tient, haut, le « o ».
Là, il se passe quelque chose, de capté.
Lui aussi, je crois, l’a vue,
la jolie forme ombrée composée.
Lettre, tête et bras.
Ce jour-là, l’ombre nous a porté. L’atelier augmenté. On a beaucoup joué avec. Composer des agencements lettristes. À la récré, je suis retombé sur mon tableau, pas effacé. Trace aussi des échanges. Trace infime.